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Les cahiers des Talents de l’Outre-Mer
Interview de Jean-Christophe Duton, vice-président au Tribunal Judiciaire de Paris
Interview de Jean-Christophe Duton, vice-président au Tribunal Judiciaire de Paris
Racontez-nous vos années d’études, votre parcours professionnel ?
J’ai un parcours assez atypique. Diplômé initialement d’une grande école de télécoms, dispensant une double formation technique et managériale dans le domaine des systèmes d’information, j’ai eu un véritable coup de cœur pour les cours dits d’ouverture, tels que les sciences sociales et le droit.
C’est donc en sciences sociales et en droit que j’ai décidé de poursuivre mes études, en intégrant un master de droit des affaires axé sur le droit du numérique qui était ouvert à des profils ingénieurs/managers dans ce domaine. J’ai ensuite fait le master affaires publiques de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris (Sciences Po), master dont j’ai poursuivi la seconde année, en parallèle avec l’Ecole de Formation du Barreau de Paris (EFB) où j’avais été admis.
J’avais en effet préparé l’examen du Barreau d’arrache-pied durant ma première année à Sciences Po, en partant du principe que je devais rattraper mon droit, et ce fut alors une grande fierté de l’avoir décroché dès la première tentative, avec d’excellents résultats. Grâce à mes années de classes préparatoires j’ai développé une capacité à déployer une force de travail de façon intensive pour atteindre un objectif. Titulaire du Certificat d’aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA), mon choix de carrière s’est naturellement tourné vers le droit.
Les autres diplômes et certificats ont été obtenus ultérieurement, à côté de mon activité professionnelle. La formation continue me paraît en effet essentielle pour acquérir des compétences nouvelles, outre le plaisir de continuer à apprendre : j’ai donc obtenu notamment dans ce cadre, un LL.M conjoint de University College of London et University Queen Mary, et ai suivi le Cycle des Hautes Etudes pour le Développement Economique de Bercy.
Sur le plan professionnel, mon premier poste a été avocat d’affaires chez Linklaters LLP, au sein d’une équipe alors naissante en Télécom Média & Technologies (TMT) qui intervenait surtout en support du département « Corporate » (droit général des affaires). J’ai ensuite rejoint le cabinet Gide Loyrette Nouel qui m’offrait la possibilité d’intervenir sur un portefeuille de clients plus institutionnels (organisations internationales, autorités étrangères, notamment).
C’est cette expérience avec des clients institutionnels dans le domaine du droit économique, sur des secteurs à haut potentiel de croissance qui a intéressé les services du Premier Ministre qui m’ont recruté comme Conseiller juridique du Secrétariat général pour l’investissement, après seulement trois ans de Barreau. Cette confiance m’a honoré. L’exercice de ces fonctions m’a permis d’élargir mon domaine de compétences, et m’a surtout convaincu de demeurer au service de l’intérêt général.
Pour poursuivre l’exercice de fonctions juridiques, le corps de la magistrature m’a paru tout désigné. Admis par la suite à l’Ecole nationale de la Magistrature, j’ai exercé, au terme de cette formation riche et dense, des fonctions de juge spécialisé, avant de rejoindre, en détachement, le ministère de l’Economie, des Finances, de la Souveraineté industrielle et numérique, en qualité de Directeur de projets en droit des affaires, à la Direction générale des Entreprises.
C’est à l’issue de ce détachement que j’ai rejoint mes fonctions actuelles de Vice-Président au Tribunal Judiciaire de Paris dans le pôle économique et commerciale.
Que comprend l’exercice de votre fonction actuelle ?
Je viens tout juste de prendre ces fonctions, et je dois encore prendre mes marques. Un vice-président, un VP, comme on dit dans notre jargon, doit pouvoir intervenir sur tout type de contentieux, non spécialement dévolu à l’exercice d’une fonction spécialisée, et ce, aussi bien au pénal qu’au civil. Dans le premier tribunal de France qu’est celui de Paris, nous sommes principalement affectés à un contentieux, en n’intervenant qu’accessoirement en dehors de celui-ci, et le cas échéant, pour assurer la continuité du service public de la justice, en cas de difficultés. Ma fonction principale consiste, actuellement en substance, à trancher les litiges civils dans le secteur de l’immobilier commercial, soit dans une formation collégiale, soit comme juge unique, en fonction de la complexité du dossier. J’assure, en sus de cela, des permanences de Juge de la liberté et de la détention qui est actuellement une compétence exclusive des magistrats ayant au moins le grade de VP, même si je comprends qu’avec la surcharge du contentieux, cette exigence d’expérience sera assouplie. Je peux être amené en outre à siéger dans les juridictions pénales comme juge unique ou dans une composition du Tribunal correctionnel. Comme tout magistrat du Tribunal, je peux être, autant que de besoin, assesseur en Cour d’assise. Nous avons également la particularité à Paris d’avoir une cour d’assises spéciale antiterroriste assez chargée. C’est donc extrêmement varié !
Vous avez reçu le prix talent de l’Outre-Mer. Comment avez-vous vécu cette reconnaissance ?
Ce fut un immense honneur d’être lauréat d’un prix qui met en lumière nos réussites individuelles. Si le prix est individuel, il faut rappeler qu’il est décerné de façon solennelle à toute une promotion de talents, et ce cérémoniel collectif appelle donc rapidement l’humilité quand on découvre la richesse des parcours des uns et des autres. Lors de la cérémonie, chacun est admiratif de l’autre, les différentes trajectoires que l’on découvre forcent le respect, c’est un sentiment formidable de fierté collective qui nous comble. Ce prix n’est pas dénué de messages symboliques : il s’adresse d’abord à la jeunesse ultramarine qui peut se projeter dans le sillon des lauréats, et rehausser ses ambitions. Il s’adresse ensuite aux institutions publiques et aux entreprises, en montrant le brio des forces vives originaires d’Outre-mer qui, en dépit des difficultés de leurs territoires et de l’isolement familial durant leurs études, deviennent médecin oncologue, ingénieur spatial, avocat international ou magistrat. A tous ceux qui affichent des objectifs de diversité dans leurs équipes, et qui se disent démunis pour y parvenir, nous disons, regardez-nous !
Quitter votre terre natale pour vos études a-t-il été vécu comme un sacrifice, un déracinement, une nécessité, les trois à la fois ?
J’ai la particularité d’avoir vécu dans l’Hexagone de la petite enfance à la préadolescence, et d’être arrivé sur l’île dont je suis originaire qu’au milieu de mes années de collège, avant de repartir pour mes études supérieures. Je n’ai donc pas eu un rapport douloureux au départ. La tristesse, je l’ai ressentie en miroir dans le regard maternel qui a vu dans ce départ, un envol définitif du foyer familial, ce dont je n’avais pas encore pleinement conscience. Ce n’est qu’une fois installé en région parisienne que j’ai réalisé qu’à la différence de mes camarades de l’Hexagone, je ne pouvais plus rentrer au quotidien, ni même chaque fin de semaine chez mes parents. Ce n’est donc pas le départ qui m’a posé difficulté, mais l’espacement des retours.
Quelle est votre perception de la situation socio-économique dans les Outre-Mer ? Et plus particulièrement de votre terre natale ?
On a coutume de la décrire de façon assez catastrophique à l’aune de données macro-économiques publiées qui ne rendent compte ni de la force des solidarités familiales qui amortissent certaines difficultés économiques, ni de la capacité de résilience de nos concitoyens d’Outre-mer. On ne peut toutefois faire abstraction des disparités inquiétantes avec l’Hexagone, en termes de taux de chômage (7% en moyenne en France hors Mayotte, contre 12% en Martinique), d’habitat insalubre dans certains départements ultramarins, de revenus moyens par habitant inférieurs à la moyenne nationale, pour un coût de la vie qui, lui, est bien supérieur. Un phénomène économique tout aussi problématique apparaît plus particulièrement aux Antilles françaises, celui du vieillissement de la population active qui est lié au départ massif de la jeunesse qui cherche ailleurs de meilleures perspectives d’insertion socio-professionnelle. Les mutations tardives des agents publics, en fin de carrière, expliquent aussi ce phénomène, ainsi que la moindre mobilité géographique des plus de 50 ans.
Quel est votre regard sur la situation économique et sociale du pays dans lequel vous vivez actuellement ?
Résidant sur le territoire national, cette question est sans doute pour moi sans objet.
Et sur le monde dans lequel nous vivons ?
Nous vivons dans un monde de plus en plus instable sur le plan géopolitique. Les certitudes que nous avions d’une paix durablement acquise en Europe grâce à l’interdépendance économique et commerciale des nations européennes, ont été balayées par le choc de la guerre en Ukraine. D’autres conflits froids se réchauffent à nouveau en Asie occidentale et au Proche Orient. L’affirmation de la Chine sur la scène internationale qui se positionne en rival systémique de l’Occident, en disputant aux Etats-Unis son leadership tend à bipolariser la vision d’un monde dont on a intérêt à défendre la multipolarité. La France et l’Union européenne doivent trouver leur voie pour ne pas être captives des intérêts de l’un et/ou l’autre bloc. Les enjeux de la transition environnementale sont désormais bien compris, mais affrontent encore un certain scepticisme, voire une franche résistance, toute transition étant de nature à avoir un coût financier et à bousculer des intérêts. Parmi ce lot d’incertitudes et de défit, il y a tout de même une bonne nouvelle, la France tend de plus en plus à développer sa diplomatie régionale, en s’appuyant sur ses terres d’Outre-mer : c’est une immense opportunité pour valoriser nos territoires ultramarins. La présence française dans le Pacifique lui donne un levier pour peser dans l’espace régional, alors que l’on assiste à un jeu des grandes puissances pour imposer leur influence dans cette zone. Elle ne doit pas pour autant négliger de développer son influence, à partir de ses territoires d’Amérique, et ceux de l’océan Indien.
Etes -vous impliqué(é) dans la défense d’une cause dans la société ? Laquelle ?
Si le combat de l’égalité homme-femme dans le monde du travail avance à grands pas, celui de la diversité est en net recul. Il existe un véritable plafond de verre pour les ultramarins qui sont invisibles à un certain niveau de hiérarchie, malgré leurs mérites. Ils sont tout autant exposés à la discrimination et aux préjugés que les personnes étrangères ou d’origines étrangères, alors que la Martinique est française depuis le début du XVIIe siècle. A titre de comparaison, le duché de Savoie et le comté de Nice ne sont devenus français qu’en 1860. L’Alsace était ancrée dans le monde germanique jusqu’à la fin du XVIIe siècle, et après plusieurs basculements de souveraineté, elle n’est devenue définitivement française qu’au XXe siècle. Combien de siècles faudra-t-il encore pour que nos concitoyens d’Outre-mer jouissent de la même égalité des chances et de la même considération qu’un savoyard, niçois ou alsacien ? Le facteur temps ne suffit pas il faut des politiques publiques proactives. Ce n’est pas la défense d’une cause, c’est la défense de notre Constitution qui, je le rappelle, pose le principe d’égalité prohibant les discriminations. Pour le secteur public, le principe de l’égale admissibilité aux emplois publics est unanimement reconnu comme la pierre angulaire du droit de la fonction publique. Or, certaines institutions publiques manque de diversité visible. Cette absence de diversité, au regard de la diversité de la population française dont fait pleinement partie les ultramarins, peut nuire à la perception de la légitimité de leur décision ou action. En effet, lorsque la loi confère à une institution des compétences décisionnelles sur l’ensemble du territoire national, elle ne peut faire l’impasse d’une autocritique sur sa représentativité, non pas pour donner à voir une certaine ouverture d’esprit, mais pour capter l’ensemble des spécificités et sensibilités du territoire national, afin de mener une action ou prendre une décision inscrite dans son contexte. Outre les principes de droit, cette cause s’inscrit également dans une logique d’efficacité et de légitimité de l’action publique. J’ai coutume de dire qu’il manquera toujours quelque chose à ceux qui demeurent dans l’entre soi !
Comment pourriez-vous apporter avec plus d’acuité votre contribution à la cause de la mise en valeur de la compétence ultramarine, au Réseau des Talents de l’Outre-Mer ?
Je compte apporter ma contribution à la mise en valeur de la compétence ultramarine via l’outil associatif, je compte en effet m’investir pleinement dans les actions et projets du Réseau des Talents de l’Outremer.
Pourriez-vous mettre à terme vos compétences au profit de votre île natale afin d’enrayer le phénomène de fuite des cerveaux ? En somme envisager un "retour au pays natal" ?
Tout à fait ! Je peux envisager à terme d’exercer des fonctions juridictionnelles ou d’une autre nature dans mon île d’origine, même si elle n’est pas natale, en ce qui me concerne. Quel conseil donneriez-vous aux jeunes ultramarins, notamment aux jeunes qui sont en proie à des difficultés dans nos territoires ? D’abord, je leur rappellerai avant tout une évidence : contrairement au discours ambiant, je crois à l’école républicaine. Malgré ses difficultés, c’est là que toute réussite commence. L’investissement scolaire ne suffit pas pour autant, il faut acquérir une méthode qui fonctionne pour soi, se forger un mental d’acier, se fixer des objectifs et ne jamais les perdre de vue. Il faut toujours se relever lorsqu’on rencontre un échec, une déception, et toujours passer outre les messages peu encourageants que certains ne manqueront pas de formuler. Il faut en plus un environnement porteur et en soutien : être entouré de ses proches, de personnes qui savent accompagner, orienter, conseiller, cela me paraît primordial.
Comment vivez-vous votre lien avec la France hexagonale ?
Comme je l’ai indiqué, je suis fils du centre et de l’ultra périphérie, pour avoir vécu d’un côté et de l’autre de l’Atlantique à des moments structurants de ma construction de jeune adulte. Le lien est donc à double sens, il me rattache tant à mon île d’origine située du côté des Amériques, qu’au poumon francilien où j’ai établi des racines dès la naissance. Votre ressenti par rapport à l’insertion et à la représentativité des domiens au niveau local, national ou international ? Je n’utiliserais pas le terme domien qui est un peu daté et réducteur, au regard des évolutions institutionnelles intervenues. S’agissant de la représentativité, je renvoie à mes développements sur la question de la diversité tant au niveau local (déconcentré) qu’au niveau national, au sein des institutions publiques. Pour compléter ce point sur le versant de l’international, je dirais que la marque France absorbe les réussites des ultramarins à l’international, ce qui est tout à fait légitime, même si je pense qu’il doit y avoir une place pour concilier la mise en lumière des régions avec ceux de la nation, sur un plan international. La Bretagne et la Côte d’Azur ont su composer avec la marque France à l’international pour se faire connaître. Je constate également un déficit de connaissance de l’Outre-mer français à travers le monde. A l’exception de certains francophones et/ou francophiles, bien formés, pour beaucoup d’étrangers, la France s’arrête dans ses frontières de l’Hexagone. Pour ce qui est de l’insertion, je crois que les réussites des ultramarins dans les disciplines sportives, artistiques et dans le domaine littéraire témoignent de cette réalité. Pour les réussites qui attirent moins les projecteurs dans les domaines de l’ingénierie, de la médecine, la recherche ou le droit, nos lauréats y font également largement échos. Cela ne veut pas dire qu’il faut ignorer l’autre réalité, celle d’ultramarins qui sont précarisés, isolés. Cette précarité est d’autant plus difficile à supporter quand ils sont loin des leurs, et de leur territoire. C’est le rôle du CASODOM, une association partenaire, de travailler sur ce volet.
Quelle est votre principale qualité ?
Je dirais la persévérance. A ceux qui pensent faire obstacle à un objectif que je me serais fixé, je leur dis : il va falloir tenir dans la durée…
Quelles sont vos passions, vos loisirs, vos méthodes anti-stress ?
J’aime le spectacle vivant, et surtout le théâtre, aussi bien comme spectateur que comme comédien, lorsque j’en ai l’opportunité. Je m’adonne aussi à l’apprentissage des langues étrangères comme loisirs, c’est un peu pour moi, mes mots croisés, sauf que j’y vois une réelle utilité pratique, et une ouverture sur le monde. Le meilleur anti-stress face à une épreuve, c’est pour moi l’entraînement et la préparation. Je ne connais pas d’autres recettes. On se sent évidemment beaucoup moins stressé quand on la maîtrise de son sujet. Un peu comme une pièce de théâtre que l’on déroule, bien connaître son rôle (ce qui inclut aussi la gestuelle, les répliques des partenaires et les déplacements sur scène), donne un sens de la maîtrise des événements qui atténue grandement le stress.
Un livre de prédilection ? Une "bible" sur votre table de chevet ?
Non, car je ne fétichise ni les livres, ni les auteurs. Un livre en chasse un autre, lorsque j’ai le temps et le courage de m’adonner à la lecture, après des journées bien chargées.
Faites-vous un geste au quotidien afin de préserver l’environnement, de réduire votre bilan carbone ?
Le tri-sélectif.
Quelle serait votre cité idéale dans ce monde en mutation ?
Quel que soit le modèle de ville du futur qui a l’évidence devra se soucier de la qualité de vie des résidents (notamment, qualité de l’air, intermodalité des transports, espaces verts, voies piétonnes, accessibilité), j’aspire surtout à ce que les habitants forme une vraie communauté, en respectant les règles du vivre-ensemble : la pollution sonore, les déchets au sol, la dégradation du mobilier urbain, et le manque de respect et de courtoisie entre les différents usagers de l’espace public sont encore légion, dans certains environnements urbains.
Un film, un reportage à recommander ?
J’ai entendu récemment un podcast sur France Culture « Carte blanche à Alice Diop » dont un épisode portait sur l’acceptation de ce que je pourrais appeler son « soi capillaire » pour les femmes aux cheveux crépus. J’étais loin d’imaginer que le diktat de la beauté féminine qui valorise dans certaines sociétés occidentales, le cheveu lisse, au détriment des autres structures capillaires, créait autant d’émoi et de difficultés pour les femmes aux cheveux crépus, notamment certaines femmes d’ascendance africaine. En substance, elles sont mises face à un choix : s’y plier, souvent au détriment de leur santé capillaire (traitement chimique qui peut brûler le cuir chevelu, lissage agressif qui peut renforcer la porosité du cheveu), ou s’en libérer, en faisant face au regard social qui peut les juger pour manque de conformité (employeur). Lorsqu’elles parviennent à s’en libérer, la question se pose encore pour leur petite fille qui sent le poids de ce même diktat dès l’enfance. La volonté d’émancipation est un cycle perpétuel. L’épisode s’appelle « crépue, entre racisme larvé et acceptation de soi ». Ce diktat n’existe pas chez les hommes qui jouissent à cet égard d’une vraie liberté. Leur seule inquiétude, c’est le risque de calvitie !
Votre nourriture favorite ? Au sens propre et figuré.
Au sens propre, je dirais une cristophine gratinée au comté, accompagné d’un gigot d’agneau en sauce. Un flan au giraumon maison en dessert que je peux remplacer volontiers par un tiramisu, loin de mon île. Au sens figuré, ma nourriture est très diversifiée, mais mon intérêt pour les soubresauts politiques et géopolitiques du monde anglo-saxon me conduisent à lire au quotidien la version américaine de Politico.
Thé, café ou tisane ?
Plutôt thé.
Un musée que vous aimez dans votre ville ?
Le musée d’Orsay a mes faveurs.
La musique que vous aimez fredonner ?
Je n’ai pas de talent pour le chant et m’abstiens bien volontiers d’exposer mon entourage à toute tentative de fredonnement.
Votre madeleine de Proust dans la vie ?
Le son trépidant d’une petite rivière qui a son lit dans une petite commune du Nord Caraïbes de la Martinique. Elle a ponctué de joie beaucoup de vacances de mon enfance.
Une devise, un slogan pour l’Outre-Mer ?
Laissons les devises et slogans aux spécialistes de la communication !
par Yola Minatchy
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