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Les cahiers des Talents de l’Outre-Mer
Maxime Verrière, diplômé de Polytechnique et de Stanford
Diplômé du baccalauréat en 2006, je quitte la Réunion pour intégrer les classes préparatoires à Versailles. Après deux ans de cours intensifs j’ai intégré l’Ecole Polytechnique à Palaiseau. J’ai décidé de partir approfondir mes connaissances en aéronautique à l’université de Stanford dans le cadre de mon école d’application. Je m’apprête aujourd’hui à rentrer en France et cherche un premier emploi.
Votre choix professionnel actuel correspondait à une vocation ?
Plus ou moins… j’ai toujours été passionné par l’aéronautique et l’aérospatial et j’ai donc fait en sorte dans mon parcours académique de me rapprocher au plus de mon but.
Recevoir le prix talent de l’Outre-Mer a-t-il eu un effet bénéfique sur ce parcours ?
Je pense qu’il est trop tôt pour le dire, mais au moins en entretien c’est une question incontournable et qui permet de parler un peu de mon ile natale
Quitter votre terre natale a-t-il été vécu comme un sacrifice, un déracinement, une nécessité ? Que vous manque-t-il le plus de votre département d’origine ?
Un peu des trois je dirais. Une nécessité par ce que pour intégrer les écoles d’ingénieurs prestigieuses il faut faire ses classes préparatoires en métropole. Un déracinement du fait d’abandonner mes amis et ma famille. Un sacrifice parce qu’il a fallut assumer l’hiver et la grisaille parisienne pour arriver à son but. Ce qui me manque le plus : les carrys et rougails ainsi que le pain bouchon gratiné sur la plage !
Quelle est votre perception de la situation socio-économique en Outre-Mer ?
La situation socio-économique du monde n’est pas particulièrement positive, mais l’outre-mer par sa diversité a des ressources aujourd’hui inexploitées pour affronter les challenges de demain.
Comment vivez-vous votre lien avec la France, la mère patrie ?
Je suis Réunionnais avant d’être Français.
Quel est votre regard sur le pays dans lequel vous vivez actuellement ?
Actuellement aux USA, j’ai une vision très critique du mode de vie à l’américaine qui est particulièrement superficiel.
Que pensez-vous du rôle du C.A.S.O.D.O.M*, le comité parisien à l’origine de la création du prix jeune talent et talent confirmé de l’Outre-Mer et de l’impulsion de notre Réseau ?
Le CASODOM joue un rôle important dans l’insertion et la représentation des domiens en métropole.
Quel conseil donneriez-vous aux jeunes domiens afin de les motiver à suivre le chemin des Talents de l’Outre-Mer, notamment aux jeunes qui sont en proie à des difficultés dans nos îles ?
Ne jamais s’autocensurer. Quand j’étais au lycée j’ai rencontré des personnes qui m’ont dit que je ne devrai pas partir, que ce n’était pas pour moi, si je les avais écoutés je ne serai pas là aujourd’hui. Vous pouvez toujours vous poser la question « Pourquoi pas moi ? »
Comment envisagez-vous d’apporter votre contribution à la cause de la mise en valeur de la compétence ultramarine, au Réseau des talents de l’Outre-Mer ?
Je compte faire la promotion des DOM tout au long de mon parcours, et suis a disposition de domiens qui pourrait avoir des questions spécifiques sur mon parcours
Pourriez-vous mettre à terme vos compétences au profit de votre île natale afin d’enrayer le phénomène de fuite des cerveaux ? En somme un "retour au pays natal" ?
A court terme mes compétences ne pourront pas nécessairement avoir des retombés directe sur mon île natale (à moins que la France décide de lancer un nouveau projet spatial a la réunion) mais mon projet professionnel aura, je l’espère des retombés positives sur la Guyane. La vision à long terme est plus difficile mais je n’exclus pas un retour à la Réunion.
Quels sont vos passions, vos loisirs ?
La course de montagne, la randonnée
Un livre de prédilection ? Une "bible" ?
La faim du tigre, Barjavel
Quel geste faites-vous au quotidien afin de préserver l’environnement, de réduire votre bilan carbone ?
Quand je choisis mes fruits et légumes je fais attention qu’ils aient été cultivés dans une zone géographique proche.
Un film, un reportage à recommander ?
« Into the wild », de sean penn pour ses paysages magnifiques
Votre nourriture favorite ?
Rougail saucisse
Un artiste que vous appréciez ?
U2
La musique que vous aimez fredonner ?
« I got the feeling »
Une devise pour l’Outre-Mer ?
La réussite dans la diversité.
Propos recueillis par Yola Minatchy
Mots-clés : Grande école , Réunion , Ecole d’ingénieurs , Polytechnique , Etats-Unis , Ingénieur
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